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多看幾張坎城現場照片吧!別忘了這些其實是《兩扇窗戶》昨天坎城首映的照片。
















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| La nage entre vie et mort de « Still the Water » mérite une Palme |
| LE MONDE | 21.05.2014 à 12h00 • Mis à jour le 21.05.2014 à 12h34 | |
| Cannes tient enfin son chef-d'œuvre. Seule femme réalisatrice à avoir obtenu la Palme d'or (en 1993), la présidente du jury, Jane Campion, a peut-être trouvé celle qui lui succédera au palmarès : la cinéaste japonaise Naomi Kawase. Comme souvent dans les films des maîtres nippons, les thèmes abordés dans Still the Water sont, de prime abord, d'une grande simplicité. Deux jeunes gens, Kyoto et Kaito, vivent sur la belle île d'Adami, à l'écart des tumultes de la société. Kyoko, la jeune fille, vit des moments douloureux : sa mère, atteinte d'une grave maladie, va bientôt mourir. Le problème existentiel de Kaito est d'un genre différent : ses parents sont séparés, il vit avec sa mère sur l'île, tandis que son père, un artiste tatoueur, s'est établi à Tokyo. L'un comme l'autre cherchent à comprendre le sens de la vie, l'absurdité de la mort, les ressorts de l'amour. On ne sait si Naomi Kawase est une lectrice d'Albert Camus, mais on retrouve dans ce film admirable quelques-uns des thèmes chers à l'auteur du Mythe de Sisyphe. Comme si l'interrogation de Kyoko – « Pourquoi faut-il que les gens naissent et puis, ensuite, qu'ils meurent ? Je ne comprends pas » – répondait à cette phrase de Camus : « Je ne sais pas si ce monde a un sens qui le dépasse. Mais je sais que je ne connais pas ce sens et qu'il m'est impossible pour le moment de le connaître. » Quelque chose d'extraordinairement apaisant émane de l'art de vivre des habitants d'Adami. Ils vénèrent la nature comme un dieu ; croient qu'au-delà des mers se trouve un pays merveilleux nommé Neriyakanaya, là même où se rendent les âmes des morts. « Ta maman est rentrée chez elle pour l'éternité », dira à la fin du film Papi Tortue, un vieil homme incroyablement sympathique qui semble, lui, avoir tout compris des secrets de la vie (c'est Fujio Tokita, souvent vu dans des films de Kurosawa et d'Imamura, qui l'interprète). UNE ÉMOTION DOUCE D'où vient la grâce de ce film, cette émotion douce qui finit par nous submerger ? Peut-être des sourires des différents acteurs, en particulier Kyoko (Jun Yoshinaga, lumineuse) et Isa, sa mère (Miyuki Matsuda, bouleversante). Quand viendra le temps de dire au revoir à cette dernière – la séquence est admirable –, la famille et les amis réunis interpréteront joyeusement la « danse d'août », manière sur cette île d'accompagner le partant vers la mort. Tandis que, tel un dieu silencieux, un banian pluricentenaire veille sur Isa, un typhon commence à toucher l'île. Etreint par un lourd secret, Kaito observe cette mer déchaînée qui lui fait tant peur et qu'il considère comme un être vivant. Comme dans ses précédents films, en particulier Suzaku (Caméra d'or à en 1997), La Forêt de Mogari (Grand Prix en 2007) et Hanezu, l'esprit des montagnes (2011), Naomi Kawase s'interroge sur la symbiose entre l'homme et la nature et nous invite à prendre conscience de la fragilité du monde qui nous entoure. CINÉASTE DE L'ÂME Film autant d'apprentissage que de transmission, Still the Water rappelle à quel point il est essentiel de tenir compte non seulement du savoir, mais aussi des erreurs de ceux qui nous ont précédés. Combien de temps les splendides forêts d'Amami et les fonds sous-marins qui l'entourent demeureront-ils à l'abri de la cupidité des hommes ? A la fin du film, une machine dotée d'une mâchoire gigantesque entreprend de déraciner des arbres. Peu importe les cycles de la nature : « clac, clac », d'un bruit sec, les dieux meurent un à un. Moins radicale formellement que Tsai Ming-liang, Naomi Kawase possède néanmoins une science du cadre et de la lumière qui évoque celle du maître taïwanais. Comme lui, elle sait capter la moindre nuance d'un ciel ou d'un regard. Comme lui, elle sait susciter l'imaginaire des spectateurs. Cinéaste de l'âme, Kawase n'hésite pas à tenter de magnifiques travellings (les deux amoureux à vélo) ou de sublimes chorégraphies sous-marines (la séquence de fin). Ne surtout pas croire que la Japonaise propose une vision extatique et naïve des choses de la vie. C'est tout le contraire. La complexité, parfois même la violence, de certains rapports intimes sont tout sauf édulcorés. Sourire en coin et canne à pêche en bandoulière, Papi Tortue observe la jolie Kyoko. Aime, sois libre, mais reste humble par rapport à la nature ; ne tente pas de lui ressembler. Sachant qu'un jour, nous tous, rentrerons chez nous, pour l'éternité. |
| Par Franck Nouchi |
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