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圖為克雷蒙˙梅黎克(Clément Méric):



聖米歇廣場(
place Saint-Michel), « Clément 05.06.2013, à jamais l'un des nôtres »





政治科學院(Sciences Po)前面:





周星星我周星星我周星星我周星星我周星星我革命


Clément Méric, un étudiant "brillant" et engagé
LE MONDE | 07.06.2013 à 10h48 • Mis à jour le 07.06.2013 à 10h48

De ce jeune homme, une seule photo a circulé, diffusée par le groupe Action antifasciste Paris-Banlieue (AAPB) dont il était membre : une image en noir et blanc montrant un visage de profil, poupin, les cheveux soigneusement coiffés, la chemise à carreaux impeccablement boutonnée.

Originaire de Brest, il avait obtenu en 2012 son bac S avec mention très bien après une scolarité au lycée public de L'Harteloire, à Brest. Le proviseur du lycée, Jean-Jacques Hillion, interrogé par Le Télégramme, a décrit "un élève brillant, je dirais même un élève modèle. On ne décroche pas un bac S avec mention très bien, pour ensuite intégrer Sciences Po Paris par hasard..."

Il était "courtois et respectueux des autres, a renchéri le proviseur, pleinement engagé dans les instances du lycée, en tant que délégué ou représentant des élèves. Il était particulièrement éloquent et on sentait en lui l'âme d'un jeune homme capable d'endosser des responsabilités".

En 2010, raconte le proviseur à l'AFP, il avait été un des chefs de file du mouvement contre la réforme du lycée menée par la droite. A cette époque, le jeune homme militait déjà à la section brestoise de la Confédération nationale du travail, mouvement anarcho-syndicaliste. Il gravitait par ailleurs autour de "Brest la rouge", la scène rock antifasciste locale, et des groupes Jeune Seigneur et Viande rouge.

"IL A ÉTÉ TUÉ POUR SES IDÉES"

Ses parents, récemment partis en retraite dans le Gers, enseignaient le droit à l'université de Bretagne-Occidentale, à Brest : le droit public pour son père et le droit privé pour sa mère. D'anciens étudiants ont évoqué une famille très sympathique et ouverte d'esprit, bien connue de toute la faculté de droit.

Clément Méric s'était installé à Paris en septembre 2012 pour y poursuivre ses études à Sciences Po. A l'unisson, tous ses camarades de promotion ont parlé d'un "jeune garçon très engagé", "qui ne disait jamais un mot plus haut que l'autre", "une crème", "le type de personne que tout le monde voudrait avoir dans son entourage". "Il a été tué pour ses idées", a évoqué avec effroi un camarade de première année.

Il s'était vite rapproché du syndicat Solidaires étudiant-e-s Sciences Po, ainsi que du groupe AAPB. Cette organisation, héritière des "redskins", s'était engagée ces derniers mois en faveur de la loi sur le mariage gay. Clément Méric avait participé à plusieurs actions pour dénoncer la recrudescence de propos homophobes. Il avait alors fait l'objet d'un contrôle policier, à l'occasion de la contre-manifestation du 18 avril, sur le mariage gay.

VICTIME D'UN COUP-DE-POING AMÉRICAIN

Il avait également participé, le 1er mai, au rassemblement en mémoire de Brahim Bouarram – le Marocain mort noyé dans la Seine, poussé par des skinheads en marge d'un cortège FN, en 1995. Lors de cet hommage, l'extrême droite radicale avait fondu sur le cortège, et Clément Méric avait été blessé à la tête.

Plusieurs de ses proches ont confirmé qu' "il n'était dans aucun parti politique", son militantisme était syndical et essentiellement axé dans la lutte antifasciste. "Il était très critique vis-à-vis du Front de gauche et de l'UNEF , qui mobilisent aujourd'hui autour de son nom, a indiqué Camille (le prénom a été modifié), elle aussi militante de Solidaires Sciences Po. Tout le battage politique actuel l'aurait mis en rogne."

Lors d'une conférence de presse, jeudi après-midi, les membres d'AAPB ont tenu à souligner que Clément Méric "n'était pas un bagarreur ni un monstre de guerre". Evoquant sa carrure plutôt frêle, les militants ont indiqué que le jeune homme s'était récemment relevé d'une leucémie et n'avait pas une attitude belliqueuse. Mercredi 5 juin, Clément Méric, victime d'un coup-de-poing américain, a chuté sur le sol et sa tête aurait heurté un poteau. Transporté à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, il est mort, jeudi.

 
Par Nicolas Chapuis et Mathilde Gérard

以下這一篇是法國《世界報》今天(六月七號)的社論────
Clément Méric, émotions et amalgames
LE MONDE | 07.06.2013 à 10h54 • Mis à jour le 07.06.2013 à 15h44

Mourir pour ses idées, quand on a 19 ans, à Paris, en 2013, est aussi inconcevable qu'effroyable. Clément Méric, étudiant à Sciences Po et militant d'extrême gauche, est mort pour ses idées.

Une rixe fortuite avec un groupe de jeunes activistes d'ultradroite, un violent coup de poing, une chute brutale ne font pas un "assassinat", si les mots ont un sens. Mais, au-delà de l'émotion et de l'indignation qu'il suscite, ce drame témoigne, comme l'a dit justement le ministre de l'intérieur, Manuel Valls, d'une "banalisation de la haine" et de la violence qui sont intolérables.

Les causes en sont multiples. La crise économique et sociale qui mine le pays depuis cinq ans, autant que l'impuissance des gouvernants à la surmonter, attise toutes les désespérances, nourrit l'état de dépression nerveuse nationale, favorise les passages à l'acte.

Le retour de la gauche au pouvoir a réactivé, dans le débat public, une intolérance et un sectarisme que l'on imaginait d'un autre âge. Il y a trente ans, le Front national avait poussé brusquement sur ce terreau. Aujourd'hui, très au-delà d'une droite qui se veut "décomplexée", c'est une nébuleuse de groupe ultranationalistes et xénophobes, quand ils ne sont pas ouvertement inspirés du fascisme ou du nazisme, qui entendent sortir de leur marginalité. La stratégie de "dédiabolisation" engagée par la présidente du Front national leur a ouvert, depuis deux ans, un espace politique nouveau.

"PAS D'AMALGAME !"

Depuis des mois, encore, le climat politique a dangereusement tourné à l'orage, électrique, tendu, agressif. "Pas d'amalgame !", ont réclamé, après la mort de Clément Méric, tous les responsables politiques, à gauche comme à droite. Et ce ne sont évidemment pas les centaines de milliers de Français qui ont protesté et manifesté contre le mariage pour tous qui ont tué le jeune étudiant.

Il n'empêche que cette longue controverse a libéré une violence verbale et symbolique qui est tout sauf anodine. Entendre les uns appeler à la résistance – contre un projet de loi en discussion au Parlement – comme si la France était une dictature, ou les autres rendre par avance le chef de l'Etat responsable du "sang" qui coulerait bientôt, a offert aux groupuscules les plus radicaux une caisse de résonance inespérée. Jusqu'à nourrir des fantasmes de putsch d'une revue d'extrême droite invitant des généraux à renverser le pouvoir.

Nous en sommes donc là. De nouveau plongés dans cette espèce de guerre civile froide dont le débat public et politique français ne parvient pas à s'émanciper depuis deux siècles. François Hollande avait promis, lors de sa campagne de 2012, une France "apaisée". Elle est, plus que jamais, exaspérée.

Chacun doit assumer la responsabilité qui lui en revient, en mesurer le risque, s'imposer – pour mieux imposer – des paroles et des actes strictement conformes à la devise de la République. Ce serait la meilleure suite qui pourrait être donnée à la mort de Clément Méric.

 
 

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遊蕩的哲學: ERRANCE, ERRARE HUMANUM EST, & LES PLAISIRS D'ERRER, ET CAETERA.

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