L'« Aquarius » est arrivé dans le port espagnol de Valence, les
premiers migrants ont débarqué


Les 630 naufragés secourus par le navire humanitaire avaient été répartis sur trois bateaux, arrivés à bon port après une semaine d’errance.

Le Monde.fr avec AFP | 17.06.2018 à 06h52 • Mis à jour le 17.06.2018 à 14h14

L’Aquarius, qui a été au centre cette semaine de vives tensions sur la politique migratoire en Europe, est entré dimanche 17 juin dans le port espagnol de Valence, après une semaine d’errance en Méditerranée. Après une odyssée de 1 500 km, l’accueil des 630 migrants – 450 hommes, 80 femmes, dont au moins 7 sont enceintes, 89 adolescents et 11 enfants de moins 13 ans – a commencé dès l’aube et devait se poursuivre dans la matinée, sous l’œil de nombreux bénévoles et journalistes.

Le Dattilo, l’un des deux navires italiens qui accompagnaient l’Aquarius, est le premier à avoir accosté vers 6 h 30. Le dernier bateau, l’Orione, devait arriver à la mi-journée. Une fois arrivés à bon port, les migrants de l’Aquarius, navire humanitaire affrété par SOS Méditerranée et Médecins sans frontières, débarqueront par groupes après un examen médical et devront attendre ensuite que leur situation soit examinée au cas par cas. Ils viennent de 26 pays différents, en majorité africains.

Chaque migrant « saura s’il a le statut de réfugié, si c’est un migrant économique » mais aussi « s’il est coupable de certains délits qui le rendent passible d’expulsion », avait souligné vendredi la porte-parole du gouvernement espagnol, Isabel Celaa.

Un dispositif d’accueil exceptionnel

Des tentes ont été montées et des ambulances prépositionnées sur le port de Valence où une banderole clamant « Bienvenue chez vous », dans différentes langues, a été déployée alors que l’arrivée de l’Aquarius a déclenché un élan de solidarité. « Les gens se proposent pour tout ce qui se présente : servir de traducteur, offrir un logement », expliquait Johnson Tamayo, artiste de 51 ans, l’un des très nombreux bénévoles mobilisés par la Croix-Rouge.

Au total, le dispositif mis en place pour cet accueil exceptionnel mobilise 2 320 personnes dont environ 1 000 bénévoles et 470 traducteurs. L’événement est ultramédiatisé, avec plus de 600 journalistes accrédités.

Pour ces migrants rêvant d’une vie meilleure en Europe, l’arrivée dans le port de Valence marque la fin d’un voyage éprouvant d’une semaine durant lequel ils auront été le catalyseur des profondes fractures au sein de l’Union européenne sur la question migratoire.

Tout juste arrivé au pouvoir, le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez avait offert lundi d’accueillir les migrants sauvés par l’Aquarius dans la nuit du 9 au 10 juin au large de la Libye et à qui l’Italie et Malte refusaient d’ouvrir leurs ports. Un geste « humanitaire » mais aussi « politique » pour Madrid, destiné à impulser une réponse européenne commune face à la crise migratoire.

L’Europe divisée

Le refus de l’Italie et de son ministre de l’intérieur Matteo Salvini (Ligue, extrême droite), homme fort du gouvernement, d’accueillir l’Aquarius a en effet plongé l’Europe dans une nouvelle crise sur la question migratoire et déclenché une passe d’armes diplomatique entre la France et l’Italie.

Le président français, Emmanuel Macron, a ainsi dénoncé la « part de cynisme et d’irresponsabilité du gouvernement italien », qui a indiqué en réponse refuser de recevoir les « leçons hypocrites de pays ayant préféré détourner la tête en matière d’immigration ».

Mais alors qu’un déjeuner vendredi entre M. Macron et le chef du gouvernement italien Guiseppe Conte a permis d’apaiser les tensions, Matteo Salvini a persisté et signé samedi en réitérant l’interdiction aux ONG d’accéder aux ports de la péninsule.

La crise migratoire déstabilise aussi le gouvernement allemand, la chancelière Angela Merkel faisant face à une fronde de la droite conservatrice qui veut imposer un tour de vis à la politique d’accueil des demandeurs d’asile.

Une partie des migrants de l’Aquarius doivent être accueillis en France, comme l’a proposé Paris. Une initiative saluée par le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, pour qui « cette offre démontre que c’est dans ce cadre de coopération que l’Europe doit donner une réponse, dans un esprit de solidarité européenne au contenu réel ».

Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a estimé qu’il était « impossible » de déterminer combien de migrants de l’Aquarius seraient accueillis par la France, qui va examiner les situations « au cas par cas ».


posté le dimanche 17 juin MMXVIII




Migrants : « Les pieds durcis et le cœur attendri », la « marche
solidaire » fait escale à Paris


Un mois et demi après son départ de Vintimille, cette marche de soutien aux migrants a fait étape à Paris, avant une arrivée à Calais prévue début juillet.

Le Monde.fr avec AFP | 17.06.2018 à 16h10 • Mis à jour le 17.06.2018 à 22h33 |

Par Charlotte Chabas

« On a les pieds qui ont durci et le cœur qui s’est attendri ! » : un mois et demi après son départ de Vintimille, la « marche solidaire et citoyenne » de soutien aux migrants a fait étape à Paris, dimanche 17 juin, avant une arrivée à Calais prévue début juillet.

Parti le matin même du pont de Villeneuve-Saint-Georges, le cortège de marcheurs s’est étoffé tout au long de la journée, pour finir sur la place de la République, où plusieurs milliers de personnes ont accueilli ceux qui relient la frontière franco-italienne à la franco-britannique. Au total, 1 400 km pour « protester contre le blocage des frontières, contre le délit de solidarité et plaider pour un accueil véritable de migrants », explique François Guennoc, de L’Auberge des migrants, l’association qui organise la marche.

Dans le cortège du jour, l’émotion était vive pour ceux qui usent leurs semelles depuis déjà plusieurs étapes. S’ils ne sont qu’une trentaine à parcourir l’intégralité du périple, ils sont nombreux à venir rejoindre ponctuellement le groupe.

Anne, 47 ans, qui marche depuis plus de dix jours, a les larmes aux yeux au moment d’atteindre les quais de Seine. « Militer pied à pied, je n’aurais jamais cru que ça puisse m’apporter autant », confie celle qui « garde en tête toutes les belles rencontres et les moments de solidarité ». A mi-parcours, la voilà d’ailleurs à prodiguer des conseils aux derniers arrivés, qui se plaignent déjà de douleurs aux talons. « L’important, c’est les chaussettes », enseigne-t-elle d’un ton docte, « et surtout se rappeler qu’on est là pour des gens qui souffrent vraiment ».

« Aquarius, la France doit faire plus »

Le parcours chaotique de l’Aquarius, le navire de l’ONG SOS-Méditerranée empêché de débarquer en Italie avec ses 630 naufragés rescapés des eaux, est évidemment dans tous les esprits, en cette chaude après-midi. « Aquarius, la France doit faire plus », entonne d’ailleurs en chantant quelques jeunes filles venues en bande, sous une pancarte où on lit « Ni patrie ni patron, ni Salvini ni Macron ».

A l’arrivée de la manifestation, des messages de soutien, écrits sur des origamis en forme de bateaux, sont déposés sur la place de la République, alors que beaucoup de manifestants disent « leur honte » devant le « silence coupable du président de la République sur le sort de l’Aquarius ». « L’Europe est en train de perdre son âme », se désespère Hélène Maugier, une enseignante à la retraite venue d’Ivry-sur-Seine. Elle prévoit de continuer quelques jours la marche, du moins aussi longtemps que sa sciatique l’épargnera, « pour montrer que le peuple français est bien différent de son gouvernement, que pour lui les valeurs de solidarité et de fraternité ne sont pas des mots vains ».

« Tant de personnes ouvrent aussi leur cœur »

Derrière elle, Ezat est venu se joindre pour la journée aux marcheurs. Tiré à quatre épingles dans sa veste de costume bleu clair, cet Afghan de 28 ans se dit « profondément amoureux » de ce pays qui l’a accueilli, voilà trois ans. « Il y a des choses dures évidemment ici aussi, beaucoup de réfugiés sont obligés de survivre dans la rue, mais tant de personnes ouvrent aussi leur cœur et leurs maisons », dit celui qui a transité par l’Irak, la Turquie, puis par la voie des Balkans, l’Autriche et l’Allemagne avant de poser son mince bagage en France. « Etre ici aujourd’hui, c’est ma manière de remercier tous ceux qui m’ont tendu la main sur ma route », dit-il, lui qui ne parlait pas un mot de français quand il est arrivé.

Menacé par les talibans dans son pays, Ezat travaille désormais pour une association qui facilite l’accueil des migrants, après avoir été durant huit mois employé dans une supérette parisienne. Autour de son cou se balance un pendentif aux couleurs du drapeau afghan. « J’aimerais trouver le moyen de mettre les couleurs du drapeau français de l’autre côté, parce que ce sont mes deux facettes maintenant ».
Sur la place de la Bastille, les conversations s’interrompent un instant pour écouter les prises de parole. Le député de la première circonscription de Seine-Saint-Denis, Eric Coquerel, s’emporte contre la loi asile et immigration, « une balafre dans les valeurs républicaines ». Pour l’élu de La France insoumise, « les solidarités existent dans notre pays, bien plus que ce que le gouvernement veut nous faire croire ».

« Non mais on est contre »

Sur le trajet, le cortège est d’ailleurs salué par de nombreux klaxons d’automobilistes. Des passants s’arrêtent pour regarder, parfois interloqués, ces manifestants en chaussures de randonnée. Devant une boulangerie, deux hommes s’étonnent quand un marcheur leur tend un tract. « Non mais on est contre », expliquent-ils, soudain pris de court. « Contre quoi au juste ? », leur demande le marcheur. « Non mais pas vraiment contre, mais faut dire que c’est compliqué tout ça », se reprend l’un des deux hommes.

« Il faut expliquer, parler, argumenter sans relâche, raconter leur histoire à tous ces êtres poussés sur les routes », explique Nadine, 61 ans, qui marche depuis trois étapes, et « a rencontré des gens merveilleux ». Elle doit d’ailleurs accueillir, d’ici quelques semaines, un compagnon de route venu du Sénégal, qu’elle a « hâte de présenter à ses enfants, qui ont le même âge que lui ». Pour l’heure, le seul regret de Nadine est d’être restée silencieuse, le jour où une automobiliste s’est arrêtée pour crier qu’elle « voudrait tous les voir crever ». « Contre la haine brute, on est souvent démunis, mais il ne faut jamais oublier que l’homme est capable du pire », dit cette secrétaire qui a profité de ses congés pour venir « se dégourdir les jambes et le cœur ».

Le cortège reprendra sa route vers Sarcelles, puis le Nord de la France, jeudi 21 juin. D’ici là, plusieurs événements sont prévus, notamment une manifestation mardi devant le Sénat contre le projet de loi asile et immigration, et des animations mercredi pour la Journée mondiale du réfugié.


posté le dimanche 17 juin MMXVIII




Changement d'état civil pour les trans : « On doit encore passer
devant un juge, c'est humiliant »


S’ils peuvent adapter leur état civil à leur identité sans avoir à subir de stérilisation forcée, les transgenres doivent encore se justifier devant un tribunal.

LE MONDE | 17.06.2018 à 15h13 • Mis à jour le 17.06.2018 à 15h41 |

Par Marie Slavicek

Depuis l’annonce de son changement de genre, le 17 mai, à l’occasion de la journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, le comédien et humoriste Océan a eu à cœur de rappeler les nombreuses discriminations dont sont victimes les personnes transgenres. « Il y a encore beaucoup de transphobie, notamment de la part de l’Etat, puisqu’il est encore très compliqué de changer d’état civil », souligne-t-il dans une interview accordée au Média. Promulguée le 18 novembre 2016, la loi de modernisation de la justice du XXIe siècle a pourtant grandement facilité le changement d’état civil pour les trans.

Désormais, toute personne majeure ou mineure émancipée « qui démontre par une réunion suffisante de faits que la mention relative à son sexe à l’état civil ne correspond pas à celui dans lequel elle se présente et dans lequel elle est connue peut en obtenir la modification » devant un tribunal de grande instance. Surtout, les requérants n’ont plus à apporter la preuve « irréversible et médicale d’une transformation physique ».

« Une première victoire », saluée par Clémence Zamora-Cruz, porte-parole de l’Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans (Inter-LGBT) :

« Il y avait urgence. Depuis 1992, la jurisprudence exigeait qu’une personne trans soit opérée — et donc stérilisée — sous hormonothérapie et suivie par un psychiatre pour recevoir de nouveaux papiers. Notre apparence devait correspondre à l’idée qu’une société bourrée de stéréotypes de genre se fait d’un homme ou d’une femme. »

« Nous ne sommes pas des délinquants ! »

Pour la représentante associative, l’avancée offerte par la loi de 2016 est encore « largement perfectible ». « On reste confrontés à l’arbitraire d’un magistrat, déplore-t-elle. Pourquoi doit-on encore passer devant un juge pour justifier de son identité ? C’est humiliant. Ce que nous réclamons, c’est une procédure libre et gratuite sur simple déclaration. » De son côté, Stéphanie Nicot, vice-présidente de la fédération LGBT, un regroupement d’associations LGBT régionales, dénonce une loi « grotesque car judiciarisante » et « qui n’a d’autre but que d’emmerder les personnes trans » :

« Nous ne sommes pas des délinquants ! On ne réclame rien de particulier, juste un peu de simplicité. En Argentine, le changement d’état civil se fait sur simple déclaration en mairie. Même chose en Irlande. Pourquoi ne pas s’en inspirer ? »

En France, cette procédure simplifiée a été instaurée par la loi justice du XXIe siècle, mais uniquement pour les demandes de changement de prénom, qui se font désormais en mairie sur simple demande motivée. Toutefois, si l’officier d’état civil doute de l’intérêt légitime de la demande, il peut saisir le procureur.

« Cette loi n’est pas parfaite, mais globalement il faut reconnaître que la nouvelle procédure [de changement d’état civil] est plus facile et plus légère », résume Sun Hee Yoon, présidente de l’association commune trans et homos pour l’égalité (Acthé). En Ile-de-France, elle a accompagné six requérants dans leurs démarches depuis le vote du texte. Résultat : tous ont obtenu leur changement d’état civil en un délai de deux à six mois, contre un à deux ans auparavant. En revanche, une fois que le TGI a émis le jugement, le procureur n’est pas contraint par la loi pour transcrire la décision sur les registres d’état civil. Et là, les délais varient de trois à six mois.

Plus de recours obligatoire à un avocat

« La plupart des dossiers passent sans problème, même si certains TGI font de la résistance », dit Stéphanie Nicot, dont l’association a récemment saisi le Défenseur des droits pour recadrer un magistrat de Bordeaux qui exigeait des pièces médicales pour valider un dossier. Jules, coprésident de l’association OUTrans, évoque la même difficulté au TGI de Versailles : « Avant même d’être convoqué, un requérant a été informé par courrier qu’il risquait d’être débouté car, n’ayant pas été opéré il était susceptible “d’être enceinte”, ce qui est perçu par le TGI comme “contradictoire avec la demande de changement d’état civil”. On était très déçus de cette loi. Depuis sa mise en application, on reste plutôt perplexes… » explique-t-il en dénonçant une « médicalisation de fait ». Car la loi, si elle n’oblige plus à fournir des pièces médicales, n’interdit pas non plus à une personne d’en ajouter à son dossier. C’est ce que font certains transgenres, qui pensent que cela pourra « jouer en leur faveur ». « Mais on peut difficilement reprocher cet état de fait au législateur », concède Sun Hee Yoon.

Pour la responsable associative, un aspect « très positif » du texte est la fin du recours obligatoire à un avocat, qui engendrait avant « des frais qui pouvaient aller de 500 à 2 000 euros ». Et en cas de recours devant la Cour européenne des droits de l’homme — procédure qui court bien souvent sur plusieurs années — l’addition finale était beaucoup plus élevée. Mais là encore, Stéphanie Nicot voit rouge :

« Avec ou sans avocat, il faut quand même rédiger une requête et se frotter au langage juridique. Et ça, ce n’est pas évident pour tout le monde. C’est une façon de discriminer les trans isolés ou éloignés du monde associatif. Ces personnes, bien souvent, prennent un avocat malgré tout. C’est la limite de la judiciarisation. »

A ce jour, les associations de défense des droits des trans n’ont eu écho d’aucun jugement négatif. « C’est pénible mais au pire, en cas de refus, on fera appel. Cela nous ferait perdre du temps mais la jurisprudence devrait nous donner raison », estime Jules, qui ajoute : « Ce serait quand même plus simple de supprimer la mention du sexe à l’état civil pour l’ensemble de la population. Il faudrait sortir du modèle binaire homme/femme. A-t-on vraiment besoin d’indiquer son genre sur ses papiers ? »


posté le dimanche 17 juin MMXVIII




Athènes et Skopje signent un accord historique pour se partager
le nom de la Macédoine


L’ancienne république de la Fédération de Yougoslavie portera le nom de « République de Macédoine du Nord ». L’accord solde une querelle vieille de vieille de vingt-sept ans.

LE MONDE | 17.06.2018 à 11h15

Le village frontalier de Psarades a accueilli dimanche 17 juin la cérémonie de signature par les gouvernements grec et macédonien d’un accord historique sur le changement de nom de l’Ancienne République yougoslave de Macédoine (ARYM), sa dénomination officielle actuelle, en « Macédoine du Nord ».

L’accord, négocié d’arrache-pied depuis six mois pour solder une querelle vieille de vingt-sept ans, doit être signé en fin de matinée par les deux ministres des affaires étrangères, le Grec Nikos Kotzias et le Macédonien Nikola Dimitrov, sur les rives du lac de Prespes.

Les premiers ministres, Alexis Tsipras et Zoran Zaev, se joindront à la cérémonie, qui débutera dans le village typiquement balkanique de Psarades, avec ses maisons de pierre aux balcons de bois, pour se conclure par un déjeuner de l’autre côté, macédonien, du lac. Des représentants des Nations unies et de l’Union européenne, qui se sont félicités de ce règlement, devant lever le verrou grec à l’ancrage de Skopje dans l’UE et l’OTAN, se joindront à eux.

Depuis l’indépendance de son voisin en 1991, la Grèce s’oppose à ce qu’il garde le nom de Macédoine, parce qu’elle a sa propre province septentrionale du même nom qui fut le berceau de l’empire d’Alexandre le Grand, joyau du patrimoine historique grec. Les deux jeunes premiers ministres ont dû faire face à de vives réactions dans leur pays, émanant de leur opposition de droite et des franges nationalistes de l’opinion publique. Accusé de « trahison » par les ultras grecs, Alexis Tsipras a surmonté samedi une motion de censure déposée par son rival conservateur Kyriakos Mitsotakis contre son gouvernement.

En Macédoine, le président Gjorge Ivanov prévoit d’exercer un droit de veto pour bloquer ce que l’opposition nationaliste, dont il est proche, a qualifié de « capitulation », ce qui ne peut toutefois que retarder un peu sa ratification.

Long processus

Des manifestants des deux pays prévoient d’organiser des rassemblements de protestation près de Prespes dimanche. Des rassemblements à Athènes vendredi et samedi ont toutefois échoué à mobiliser au-delà de quelques centaines de personnes, dont nombre de militants d’extrême droite. « Pour moi ce n’est pas un jour agréable, il n’y a pas de quoi se réjouir alors que nous cédons si facilement le nom de Macédoine », déplorait à Psarades le pêcheur Achille Papadopoulos, 60 ans. La police grecque a déployé des barrages routiers sur les accès au village, qui ne compte qu’une soixantaine d’habitants.

De l’autre côté de la frontière, dans le village d’Otesevo, Sveta Jankovska, une enseignante retraitée de 66 ans, s’indignait aussi d’un accord « qui n’est pas honorable » et marque une « défaite » pour les Macédoniens. Mais Bosko Dimovski, gérant à 60 ans un petit bar au bord du lac, soutient le règlement par « pragmatisme ». Avec le nouveau passage frontalier prévu, la région va revivre, « il va y avoir une relance du tourisme », se réjouit-il.

L’accord doit encore être approuvé par le Parlement macédonien, approuvé par référendum et acté par une révision constitutionnelle. Ce n’est que si la partie macédonienne arrive à boucler ce parcours semé d’obstacles que l’accord sera ratifié par le Parlement grec, fin 2018. Si le règlement trébuchait côté macédonien, l’intégration euro-atlantique de Skopje serait stoppée, a prévenu M. Tsipras.

Stabiliser les Balkans

Parmi ses critiques les plus ardents se trouve son prédécesseur, l’ex-premier ministre Antonis Samaras, ministre des affaires étrangères lorsque le différend a commencé. « Vous avez reconnu une aberration qui ne stabilisera pas la zone, elle la minera », a déclaré samedi ce conservateur, qui avait fait chuter son gouvernement en 1993 par surenchère sur cette question.

Défendant le caractère « patriotique » de l’accord, dans lequel la partie macédonienne s’engage à renoncer à toute appropriation de l’héritage macédonien antique, M. Tsipras met en avant au contraire qu’il contribuera à stabiliser la région des Balkans. De quoi permettre au pays de se concentrer sur d’autres défis régionaux, au premier rang desquels le regain de tension avec la Turquie, comme ne cesse de le souligner M. Kotzias.

La Macédoine a été admise aux Nations unies en 1993 sous le nom provisoire d’ARYM, mais plus de 140 pays, dont la Russie et les Etats-Unis, ont reconnu le pays des Balkans sous le nom de « République de Macédoine ». Skopje espère obtenir une date pour ouvrir ses pourparlers d’adhésion à l’UE lors d’un sommet européen fin juin et une invitation à rejoindre l’OTAN à la mi-juillet.


posté le dimanche 17 juin MMXVIII




Laurent Wauquiez limoge la vice-présidente des Républicains,
Virginie Calmels, qui l'avait critiqué


Remplacée par Jean Leonetti, la numéro 2 de LR a reproché au président du parti de droite de ne défendre que sa « propre ligne » et de ne pas être assez rassembleur.

Le Monde.fr avec AFP | 17.06.2018 à 21h17 • Mis à jour le 17.06.2018 à 21h27

Le président des Républicains, Laurent Wauquiez, a mis fin aux fonctions de la vice-présidente déléguée du parti, Virginie Calmels, a annoncé à l’Agence France-Presse une source au sein de la direction. « La dérive continue dans le jeu personnel n’était plus acceptable », a fait valoir cette source.

Mme Calmels était en conflit ouvert avec son président depuis plusieurs semaines. Elle avait réitéré ses critiques dimanche dans un entretien au Parisien, dans lequel elle jugeait que le président de LR semblait être « uniquement là pour défendre sa propre ligne ». « Il veut imposer sa seule ligne, mais je ne crois pas que ce soit le bon message », a martelé cette libérale convaincue, qui « ne veut pas d’une droite qui se rétrécit » et se déporte vers les extrêmes.

Jean Leonetti nommé vice-président délégué de LR

Elle avait récemment critiqué un tract de LR intitulé « Pour que la France reste la France », distribué lors d’une opération de mobilisation, qu’elle avait jugée « anxiogène ». Elle avait évoqué un « dysfonctionnement » au sommet du parti. L’ancienne directrice générale d’Endemol monde avait réitéré sa position mardi lors d’une réunion de direction houleuse.

Pour remplacer Virginie Calmels, Laurent Wauquiez a nommé Jean Leonetti, maire d’Antibes et ancien ministre délégué aux affaires européennes, comme vice-président délégué des Républicains.


posté le dimanche 17 juin MMXVIII


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