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史鐵番˙布黎翟曾為了宣傳《夏日琴聲》來過台灣。《市場法則》是史鐵番˙布黎翟第一次入圍坎城影展正式競賽的影片。

《市場法則》拿下金棕櫚獎的可能性很高,柯恩兄弟跟馬索可能都會支持《市場法則》。






法國《世界報》(Le Monde)的週刊《M》(M le magazine du Monde)專訪了《市場法則》導演史鐵番˙布黎翟(Stéphane BRIZÉ),就在下面:

Stéphane Brizé : « On élimine les gens à la moindre petite faute »
M le magazine du Monde | 19.05.2015 à 11h46 • Mis à jour le 19.05.2015 à 15h30 |
Propos recueillis par Franck Nouchi

En compétition officielle à Cannes, « La Loi du marché », de Stéphane Brizé, avec Vincent Lindon, se penche sur le parcours d'un homme qui perd son travail.

Pouvez-vous résumer « La Loi du marché » en deux mots ?

C'est l’histoire de quelqu’un qui est au chômage pendant un certain temps. Ensuite, il trouve un job d’agent de sécurité qui va le mettre face à un problème moral. Il s’appelle Thierry, c’est un homme bien, un homme droit. Avec sa femme, ils forment un joli couple.

Pour monter votre film, vous avez eu recours à un système de production très particulier…

Il y a quinze ans, pour faire ce genre de film social, on trouvait sans trop de problèmes les 2 millions, 2 millions et demi d’euros nécessaires. Aujourd’hui, tout a changé. Notamment la technologie, ces nouvelles caméras qui font qu’on n’a plus besoin d’équiper les plateaux avec les sources de lumière qu’on utilisait auparavant. Quant au financement, comme je n’avais aucune envie d’attendre un an et demi, j’ai appelé Vincent [Lindon] et je lui ai dit que je voulais faire le film avec un tout petit budget. Tout le monde, acteurs et techniciens, payé au tarif syndical, et nous trois, le producteur, Vincent et moi, en participation. Immédiatement, il m’a dit : « J’adore ! »

Une manière de contourner la loi du marché ?

Une manière de la respecter, au contraire. Avec un tel budget – 1,4 million d’euros – on aurait très bien pu payer tout le monde à 50% du tarif. Mais, déontologiquement, c’était impossible. Parmi les acteurs, tous non professionnels, beaucoup sont au smic. Quand on leur disait : « C’est 400 euros », ils pensaient que c’était pour tout le tournage. 400 euros par jour, ça leur semblait inimaginable. La plupart, d’ailleurs, auraient joué gratos. L’argent n’est pas sale en soi. Tout dépend de ce qu’on en fait.

Est-ce la situation en France, de chômage de masse, qui vous a insufflé l’énergie nécessaire pour réaliser ce film ?

Je suis terrifié par ce qu’on lit, ce qu’on entend. La manière dont on se débarrasse des gens sur l’autel du profit. Comment on jette hors des entreprises des personnes d’à peine 50 ans, tout ça pour aller construire la même usine dans un pays pas si lointain, fabriquer le même produit et le revendre au même prix. Résultat : les profits sont de plus en plus colossaux. Quand je vois La Saga des Conti, le magnifique documentaire de Jérôme Palteau, qui raconte la lutte syndicale lorsque Continental a décidé de fermer l’usine de Clairoix, je suis bouleversé par la rage de ces types. C’est leur vie qu’on arrache. Alors, oui, ils se battent. Parfois physiquement.

Auriez-vous pu tourner ce film avec un autre acteur que Vincent Lindon ?

Ce sont les deux autres films que nous avons tournés ensemble, Mademoiselle Chambon et Quelques heures de printemps, et les centaines de verres et de repas qu’on a partagés qui nous ont amenés à La Loi du marché. Des désirs communs qui se croisent, qui s’alimentent. L’envie de mettre Vincent face à une telle situation morale. Que faire en pareille situation ? Accepter qu’une caissière soit virée juste parce qu’elle a récupéré des bons de réduction ? C’est un peu se demander ce qu’on ferait en cas de guerre. Y aller ou pas ? Pareil dans cet hypermarché. On élimine les gens, coûte que coûte, à la moindre petite faute.

« La Loi du marché » accorde une place importante aux silences. Au temps qui s’écoule, très lentement…

Je suis très marqué par le cinéma de Michael Haneke. Cette manière d’accepter de passer par quelques secondes de lassitude pour accéder à l’émotion. Parmi les cinéastes qui comptent pour moi, il y a Ken Loach. J’aime sa manière de faire résonner l’intime et le social. A la fois populaires et hyperintelligents, ses films nous questionnent et nous émeuvent. Il respecte ses spectateurs.


狂推《春日光景》(Quelques heures de printemps, 2012)
http://blog.yam.com/jostar2/article/38001463  

Quelques heures de printemps 只有句首第一個字的第一個字母要「大寫」
http://blog.yam.com/jostar2/article/38001468  

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