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法國男導演奧利維耶˙阿薩亞斯跟克莉絲汀˙史都華





《時尚顧問》(Personal Shopper, 2016)的坎城評價甚差。

請參考二○一六年坎城影展專題,有坎城影展正式競賽片片單。

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« Personal Shopper » : Olivier Assayas, fantomatique

LE MONDE | 17.05.2016 à 09h25 • Mis à jour le 17.05.2016 à 10h10 |

Par Mathieu Macheret

Qu’est-ce qui a valu à Personal Shopper, d’Olivier Assayas, d’être accueilli par une telle nuée de sifflets ? En sortant de la salle de projection presse, on attrapait, ici ou là, quelques raisons à la volée : récit bancal, comédiens inégaux, piètre qualité des effets spéciaux… Toutes choses qui ne suffisent pas à expliquer l’échec bien réel du film, qui tient plutôt à l’irrésolution de son enjeu : fricoter avec le fantastique spirite (quelque part entre L’Aventure de madame Muir et La Maison du diable), sans pour autant abandonner le souci de s’inscrire dans l’air du temps. Parti pris risqué, dont la dualité se retourne très vite contre le film.

Cette dualité, c’est d’abord celle de son héroïne, une jeune Américaine installée à Paris, interprétée par Kristen Stewart – qu’Assayas retrouve pour la seconde fois depuis Sils Maria (2014). Maureen est à la fois médium, hantée par la disparition récente d’un frère jumeau, et « personal shopper », c’est-à-dire « acheteuse particulière » d’un mannequin qui n’a pas le temps de lécher elle-même les vitrines, et paye quelqu’un pour le faire à sa place. Maureen reçoit bientôt une série de messages inquiétants, qui semblent lier les affres de sa patronne à la présence d’un esprit – mais lequel ?

D’un côté, on retrouve la préoccupation récurrente d’Assayas de collecter les signes du contemporain, auxquels l’activité de Maureen renvoie comme une plaque tournante : le prêt-à-porter, les robes, les bijoux, l’usage des smartphones ou des ordinateurs portables, les échanges de textos, les discussions sur Skype, l’anglais brandi et bien entendu partout. Le cinéaste s’en tient trop à cette liste monotone, comme s’il passait en revue les accessoires du film.

Parler aux murs et aux robinets

De l’autre côté, l’irruption du surnaturel est contaminée par la même logique comptable, très peu miscible avec l’invisible ou l’usage du hors-champ, qui relèvent de la soustraction. Du coup, on assiste à des absurdités, comme Kristen Stewart s’adressant à des robinets ou à des murs (pour parler aux esprits).

Ou encore cette interminable scène de conversation par SMS, où ni l’ustensile ni le message ne suscitent d’idée de mise en scène, mais balisent linéairement la trajectoire de l’héroïne (un voyage -Paris-Londres). Ce faisant, le cinéaste donne des arguments à ceux qui estiment que, ne s’étant jamais franchement situé du côté de l’imaginaire, il s’intéresse moins à l’invisible qu’aux marchandises, et ne filme jamais aussi bien l’âme que les surfaces.

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