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Quatrième nuit d'émeutes en Grande-Bretagne
LEMONDE.FR avec AFP | 10.08.11 | 06h37 • Mis à jour le 10.08.11 | 07h45

Pour la quatrième nuit consécutive, plusieurs ville du Royaume-Uni ont été le théâtre d'émeutes. Alors que Londres, où de violents incidents ont eu lieu en début de semaine, est bouclée par un impressionnant dispositif policier, des violences ont éclaté dans le centre et le nord du pays, principalement dans les grandes villes de Manchester, qui n'avait jusqu'à présent pas été touchée par les violences, et de Birmingham.

Manchester confrontée aux pires violences depuis trente ans. Le chef adjoint de la police locale, Garry Shewan, a évoqué les pires émeutes qu'ait connues la ville en trente ans, avec une intensité qu'il "n'avait jamais observée auparavant". Plus d'une cinquantaine de personnes y ont été arrêtées et des dizaines de magasins pillés et incendiés ainsi que dans sa banlieue de Salford. Selon un gérant de magasin du centre de la ville, les émeutes ont commencé à 17 h 30 "d'un seul coup". "Nous avons été attaqués plusieurs fois. J'ai vu deux magasins attaqués, pillés, incendiés. J'ai vu des jeunes attraper des grillages et les lancer à travers les portes. C'était surréaliste", a expliqué Glen Barkworth. Le calme est revenu vers 1 heure du matin,.

Le porte-parole de la municipalité, Pat Karney, a évoqué "un des pires jours de l'histoire de Manchester". La police a fait appel directement à la population, lui demandant de "réfléchir soigneusement à qui elle soutient", car "dès demain matin [mercredi], nous viendrons procéder à des arrestations" de personnes identifiées grâce aux images de vidéosurveillance. Pour Garry Shewan, ces violences sont d'autant plus incompréhensibles que les émeutiers "n'ont pas de raison de manifester, il n'y a eu aucun événement déclencheur".

Plusieurs villes touchées, Londres bouclée. Des émeutes ont également été signalées à Birmingham, deuxième ville du pays, et notamment dans ses banlieues de West Bromwich et Wolverhampton. Selon les autorités cent neuf personnes ont été interpellées. Des incidents de moindre ampleur ont été signalés à Liverpool, dans le quartier de Toxteh, où près de deux cents individus cagoulés ont lancé des projectiles contre les policiers, à Leicester, à Milton Keynes et à Gloucester

Dans les rues de Londres, où les émeutes ont commencé samedi, près de seize mille policiers ont été déployés pour éviter tout nouveau affrontement. Mais une forte tension était perceptible : de nombreux magasins avaient fermé plus tôt que prévu, et à Canning Town, quartier très défavorisé de l'est de la capitale, la police faisait face à des groupes de jeunes, sans affrontement.

Cameron veut "rétablir l'ordre". Pour tenter de mettre fin à cette situation, le premier ministre, David Cameron, rentré précipitamment de vacances, a promis de la fermeté. "La population ne doit avoir aucun doute sur le fait que nous ferons tout ce qui est nécessaire pour rétablir l'ordre dans les rues et les rendre sûres pour ceux qui respectent la loi, a-t-il assuré. Si vous êtes assez vieux pour commettre de tels crimes, vous êtes également assez vieux pour être punis." Une réunion d'urgence du gouvernement aura lieu mercredi, suivie d'une session extraordinaire du Parlement, convoquée pour jeudi.

Depuis le début des émeutes, une personne a été tuée, un homme de 26 ans blessé par balle au cours de violences à Londres lundi. Selon la police, sept cent soixante-huit personnes ont été arrêtées et cent onze policiers blessés dans la seule capitale. Pour l'instant, les autorités britanniques ont exclu tout recours à l'armée, même si la police a visiblement été dépassée dans un premier temps par l'ampleur des violences. Signe que la situation est prise au sérieux par ses voisins européens, Amsterdam, Berlin, Lisbonne, Madrid Paris et Rome ont donné des consignes de prudence à leurs ressortissants séjournant au Royaume-Uni.
 

La riposte est en cours selon David Cameron
LEMONDE.FR avec AFP | 10.08.11 | 06h37 • Mis à jour le 10.08.11 | 17h19

"Il fallait une riposte et la riposte est en cours"
: au quatrième jour des émeutes en Grande-Bretagne, le premier ministre, David Cameron, a musclé le dispositif de répression des émeutes. Pour la première fois en Angleterre, des canons à eau seront disponibles. Jusque-là réservés aux troubles en Irlande du Nord, ces canons seront disponibles en cas de besoin sous 24 heures a précisé David Cameron.

Cette annonce intervient alors que plusieurs villes du Royaume-Uni ont de nouveau été le théâtre d'émeutes, dans la nuit de mardi 9 août à mercredi 10 août. Ce sont principalement Manchester, qui avait pour le moment été épargnée, et Birmingham qui ont été touchées. Au total, plus de mille trois cent trente personnes ont été interpellées depuis samedi, selon les autorités.
  • Cameron organise "la riposte"

"Nous avions besoin d'une riposte et la riposte est en cours", a dit David Cameron, mercredi, après une nouvelle réunion du comité de sécurité Cobra, chargé des situations de crise. "La police disposera de toutes les ressources dont elle a besoin", y compris des balles en plastique et canons à eau, a ajouté le premier ministre, revenu de vacances en Italie mardi, et qui a qualifié les émeutes de banale criminalité sans évoquer les conditions socio-économiques dans ces quartiers, dont les responsables des communautés locales jugent qu'elles sont à l'origine des violences.

Stephen Kavanagh, un des commissaires adjoints de la police londonienne, a fait savoir que le dispositif serait maintenu pour la nuit de mercredi à jeudi. "Ce soir, nous allons encore une fois envisager le pire", a-t-il déclaré à la BBC.

Le nombre de policiers déployés dans la capitale dans la nuit de mardi à mercredi avait déjà été triplé, avec 16 000 membres des forces de sécurité à l'œuvre dans les rues de Londres. Selon la police, sept cent soixante-dix personnes ont été arrêtées depuis le début des violences et cent onze policiers blessés dans la seule capitale. Si David Cameron a annoncé la possibilité d'utiliser des canons à eau, pour l'instant, le recours à l'armée est exclu. Outre cette réunion d'urgence du gouvernement, une session extraordinnaire du Parlement a été convoquée pour jeudi.

  • Manchester, la ville la plus touchée

"Nous avons été attaqués plusieurs fois. J'ai vu deux magasins attaqués, pillés, incendiés. J'ai vu des jeunes attraper des grillages et les lancer à travers les portes. C'était surréaliste", explique un gérant de magasin du centre-ville. Selon cet homme, les émeutes ont commencé à 17 h 30, "d'un seul coup" avant que le calme ne revienne, vers 1 heure du matin. Des dizaines de magasins ont été pillés et incendiés par des centaines de personnes. La police en a interpellé près de 300. A Salford, dans la grande banlieue de Manchester, des émeutiers ont lancé des briques sur des policiers et ont mis le feu à des bâtiments.

Ce sont les pires émeutes qu'ait connues la ville en trente ans, selon le chef de la police locale, Garry Shewan, avec une intensité qu'il "n'avait jamais observée auparavant". La police a donc fait appel directement à la population, lui demandant de "réfléchir soigneusement à qui elle soutient", car "dès demain matin [mercredi], nous viendrons procéder à des arrestations" de personnes identifiées grâce aux images de vidéosurveillance. Mais la police de Manchester était vivement critiquée par un élu local après l'éclatement des émeutes : Graham Stringer, du Parti travailliste, estime que la police aurait dû être davantage préparée : "Il faut que la police reprenne le contrôle des rues, car elle n'y est pas parvenue", peut-on lire dans le Guardian.

  • En province, les émeutes continuent

A une quarantaine de kilomètres de Manchester, à Liverpool, une cinquantaine de personnes ont été interpellées. Deux cents jeunes ont bombardé la police de projectiles et causé des dégâts.

Pour la deuxième nuit consécutive, d'autres incidents ont éclaté dans la deuxième ville du pays, Birmingham, et sa banlieue, notamment Wolverhampton et West Bromwich. Une centaine de personnes y ont été arrêtées.

Alors que le bilan humain de ces émeutes était jusqu'ici d'un mort à Londres, trois hommes ont été écrasés par une voiture à Birmingham. Selon la police, il est impossible, pour le moment, de déterminer si ces morts sont liées aux émeutes. La police a tout de même interpellé un homme et saisi une voiture. Selon la BBC, qui cite les témoignages de personnes du voisinage, les victimes appartenaient à un groupe d'autodéfense et tentaient de prévenir les pillages dans le quartier.

>> Regarder notre sélection de vidéos des émeutes en Grande-Bretagne

A Nottingham, c'est un commissariat qui a été incendié par des jets de cocktails Molotov. "Au moins huit personnes ont été arrêtées" pour cet incident, et plus de quatre-vingt-dix au total dans la ville. Des incidents ont également été signalés à Gloucester, Reading, Oxford et à Milton Keynes. Selon la BBC, des effectifs de police en provenance d'Ecosse sont actuellement en route vers la plupart de ces villes.

>> Voir la carte interactive des violences du Guardian

  • Londres est restée calme

Londres, où les émeutes ont commencé samedi, est restée calme. Et pour cause : seize mille policiers y ont été déployés mardi soir, contre six mille lundi soir. Mais une forte tension était perceptible : de nombreux magasins avaient fermé plus tôt que prévu, et à Canning Town, quartier très défavorisé de l'est de la capitale, la police faisait face à des groupes de jeunes, sans affrontement.

>> Lire "A Londres, des groupes d'autodéfense se constituent"
 

Londres, un modèle de mixité urbaine fragilisé par la crise économique
Le Monde | 10.08.11 | 12h15 • Mis à jour le 10.08.11 | 13h54

Londres, Correspondant - Quelles sont les causes des émeutes urbaines qui ont déferlé sur Londres depuis le 6 août ? La pauvreté, la marginalisation sociale, l'absence d'autorité parentale, la haine de la police ou le pur vandalisme expliquent, pêle-mêle, cette flambée de violence qui a envahi le petit écran à grand renfort de chromos.

Mais, contrairement aux idées reçues, les pires saccages n'ont pas eu lieu dans les arrondissements les plus pauvres où rôdent les damnés du quart-monde. Tottenham, Hackney, Clapham, Croydon ou Enfield, théâtres des plus graves violences, sont des quartiers types de la mixité sociale qui est la norme dans la capitale. Ce mélange traditionnel entre riches et pauvres fonctionne sans trop d'accrocs en période d'essor économique.

En revanche, comme l'attestent les actes de délinquance, cette cohabitation peut facilement se fracturer en période de crise économique, de coupes draconiennes dans les dépenses publiques, en particulier dans les budgets sociaux, et d'envolée du chômage des jeunes pas ou peu qualifiés.

DES SOCIÉTÉS JUXTAPOSÉES

"Comparé aux autres métropoles européennes, Londres est une ville où le fossé entre riches et pauvres ne cesse de grandir sans atteindre pour autant les écarts d'une ville comme New York. Toutefois, il n'existe pas de ghettos à l'américaine ni de banlieues sensibles à la française. La capitale est un bel exemple de mixité sociale", souligne Tony Travers, professeur de politique locale à la London School of Economics.

Pour appuyer son propos, cet expert de la capitale cite l'exemple de Regent's Park, le quartier cossu du centre-ville où il habite. D'un côté, l'alignement des immeubles à colonnades doriques et à balcon en ferronnerie ou en stuc – signés du grand architecte Nash –, où réside une population cossue.

De l'autre, des HLM pas très bien entretenues où vivent petits employés, des ouvriers mais aussi des chômeurs et des immigrants. Albany Road, la longue artère commerciale qui sépare ces deux mondes, est une curieuse suite de petits commerces asiatiques et de débits d'alcool jouxtant des boutiques de mode branchées et des traiteurs où rien ne manque à l'étalage.

Londres est ainsi faite de sociétés juxtaposées, pas nécessairement hostiles, qui se côtoient sans se fréquenter. Chaque groupe a ses valeurs, ses normes, sa façon de vivre. Mais l'envers de cette mixité est que l'étalage de richesses des uns peut créer l'envie chez les autres.

REPÈRES SOCIOLOGIQUES MASSACRÉS

A écouter Tony Travers, cette politique de mixité sociale est le résultat de la fragmentation du pouvoir détenu essentiellement par les 32 boroughs ("bourgs"), l'équivalant à peu près des arrondissements parisiens. La politique du logement, notamment l'attribution des HLM, est de leur ressort, pas de celui de la mairie ou du gouvernement central.

Ces prérogatives étendues expliquent que, dans les bourgs les plus riches et les plus verts comme Kensington et Westminster, de nombreuses HLM ont été construites à côté de luxueuses propriétés.

La "gentrification" des quartiers autrefois déshérités par les propriétaires de la classe moyenne a eu raison de la vieille distinction entre zones nanties et déshéritées. "Les jeunes professionnels peuvent ainsi réaliser à prix bas l'obsession de tout Britannique : posséder sa maison et un petit jardin", analyse Tony Travers à propos de la poussée de cette nouvelle élite sociale qui a massacré les points de repères sociologiques et les grilles de références politiques.

Le chercheur insiste enfin sur une autre facette de cette crise : l'énorme pouvoir de la Metropolitan Police, la Met, première force du royaume avec 30 000 policiers. Fondé en 1819 par Sir Robert Peel pour prévenir les délits, Scotland Yard, ancêtre de la Met, est un Etat dans l'Etat.

Si le maire fixe le budget et désigne le président de l'autorité de contrôle, la force est totalement autonome sur le plan opérationnel. Le seul pouvoir du ministre de l'intérieur est la nomination du commissaire en chef de la Met. Outre son rôle de représentation, le maire ne contrôle en fait que l'infrastructure, en particulier le transport et le planning urbain.
Marc Roche

Le maire de Londres face à la colère des habitants

Au lendemain des scènes de guérilla urbaine qui ont fait de nombreux dégâts au cœur de la capitale britannique, le maire conservateur de Londres, Boris Johnson, a dû faire face, mardi 9 août, à la colère des habitants lui reprochant l'absence de réponse policière face aux émeutiers.

S'étant rendu dans l'un des quartiers les plus touchés, à Clapham Junction, M. Johnson avait dans un premier temps harangué la foule en brandissant un balai pour remercier la population de sa participation au nettoyage des dégâts causés au cours de la nuit.

Puis, après ce coup d'éclat dont il est coutumier, il a été pris à partie par plusieurs dizaines de résidents sur les conditions dans lesquelles les actes de vandalisme avaient pu continuer toute la nuit sans que les forces de l'ordre interviennent dans ce quartier.

Face à aux griefs formulés par ses interlocuteurs, M. Johnson a promis que la présence policière serait accrue et que les auteurs des déprédations seraient punis.

Article paru dans l'édition du 11.08.11

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