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薯條革命
Le clan des Seydoux (2) |
LE MONDE | 25.10.2013 à 08h06 • Mis à jour le 27.10.2013 à 16h29 | |
Il a fallu l'omniprésence médiatique de Léa Seydoux, la petite-fille de Jérôme, cet été dans les magazines, pour que l'on s'interroge sur sa dynastie. La jeune actrice de La Vie d'Adèle, de retour de vacances dans l'une des propriétés familiales à l'île Moustique, dans les Caraïbes, avait affirmé dans M, le magazine du Monde : « Mon grand-père (le président de Pathé) n'a jamais manifesté le moindre intérêt ni levé le petit doigt pour ma carrière. Et jamais je ne lui ai demandé quoi que ce soit. » Mais lorsque son conflit avec le réalisateur de La Vie d'Adèle, Abdellatif Kechiche, éclata, c'est à ses origines sociales que ce dernier la renvoya. « Le tournage a été horrible », avait raconté l'actrice. « Si Léa n'était pas née dans le coton, elle n'aurait jamais dit cela », rétorqua, exaspéré, Kechiche. Ce « née dans le coton » ne dit pourtant rien du clan Seydoux-Fornier de Clausonne. Il ne dit pas l'ampleur de la fortune, construite à partir de l'un des plus riches héritages de la bourgeoisie d'affaires, l'empire Schlumberger. Il ne raconte pas le pouvoir d'une famille sur le cinéma, qu'elle domine depuis trente ans. En 1990, lors d'un dîner au Festival de Cannes donné par le président d'UGC, Guy Verrecchia, coproducteur avec Michel Seydoux de Cyrano, Daniel Toscan du Plantier s'était approché de la table d'honneur, où était assise Geneviève Seydoux, la mère vénérée des trois frères. Toscan, ami et ancien associé de Nicolas Seydoux chez Gaumont, n'ignorait rien de la fortune, des rivalités et des ambitions familiales. « Ma chère, lança-t-il en virevoltant jusqu'à Geneviève, vous n'avez plus qu'à adopter Verrecchia, et vous contrôlerez tout le cinéma français ! » Le temps a passé. UGC est resté un concurrent. Geneviève, l'héritière Schlumberger, classée parmi les cinq plus grosses fortunes françaises, qui avait épousé René Seydoux et regardait deux à trois films par jour, est morte en 1993 après avoir pris froid à la chasse. Mais ses trois fils continuent de se partager une partie du territoire français de la production et de la distribution des films. Associés dans l'exploitation des salles ou des archives, Gaumont et Pathé auraient pu fusionner pour créer, comme la Warner Bros, un Seydoux Brothers. « Nous ne l'avons pas fait parce que nous n'en avons pas eu l'envie », lâche tout de go Jérôme, l'aîné. A la fois rivaux et indissolublement liés, les Seydoux ont préféré bâtir un drôle d'empire, dont l'histoire pourrait nourrir bien des scénarios. Mais le trio est d'abord un assemblage de personnalités distinctes.renvoya. « Le tournage a été horrible », avait raconté l'actrice. « Si Léa n'était pas née dans le coton, elle n'aurait jamais dit cela », rétorqua, exaspéré, Kechiche. à suivre...... |
Par Raphaëlle Bacqué |
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